Cigarette électronique : quand l’innovation s’attaque à un problème de santé publique

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Après avoir constaté qu’un pourcentage non négligeable de fumeurs mourrait plus prématurément du cancer du poumon et de certaines maladies cardiaques, les gouvernements, les professionnels de la santé et les associations de protection des consommateurs ont mis en place tout en un arsenal juridique pour remédier à ce problème de santé publique… mais c’était sans compter sur la démocratisation de la cigarette au cours du 20e siècle. L’innovation, par la création des patchs nicotiniques puis de la cigarette électronique, a jeté un pavé dans la marre. Flashback.

La cigarette électronique : l’innovation au service de la santé publique

Dans les années 1970, il est apparu clairement que la fumée de la cigarette, qui contenait plus de 7 000 substances chimiques avec une part non négligeable de composants toxiques, constituait un problème de santé publique. La nicotine, qui est la substance que l’on associe au « plaisir de fumer », n’est pas vraiment l’agent tabagique le plus grave… mais c’est celui qui cause l’addiction. Comme l’a très tôt expliqué le psychiatre Michael Russell, les fumeurs « fument pour la nicotine mais meurent à cause du goudron ». Si certains progrès ont été réalisés dans les années 1970 et 1980 dans la mise au point de produits délivrant de la nicotine de manière moins nocive, l’adhésion des consommateurs a généralement été faible, voire tout simplement nulle.

Il aura fallu attendre l’année 2003 pour voir naître une alternative viable et prometteuse. Le pharmacien chinois Hon Lik mettra au point un dispositif qui vaporise de la nicotine liquide dans une base de propylène glycol mélangée à des arômes. M. Hon a appelé ces dispositifs « cigarettes électroniques » puis, en 2004, sa société a commencé à les vendre sous la marque « Ruyan », qui signifie « Simili cigarette ». A partir de 2005, Ruyan a commencé à exporter ses appareils en Amérique du Nord et en Europe, les présentant comme des alternatives moins nocives pour arrêter de fumer. Ce produit suscite l’intérêt des fumeurs, qui sont de plus en plus nombreux à prendre conscience de l’impact du tabac sur leur qualité de vie. Certains se tournent vers la cigarette électronique en tant que produit de substitution, tandis que d’autres fument et vapotent, mais en réduisant le nombre de cigarettes fumées par jour. Ce fut sans doute la première véritable victoire de la lutte contre le tabac depuis des décennies.

E-cigarette : dernière carte pour lutter contre le tabagisme

Au fur et à mesure que la demande augmentait, des concurrents sont entrés sur le marché, développant de nouveaux appareils qui cherchaient à offrir aux consommateurs une meilleure expérience à un prix plus bas. Pour beaucoup, l’évolution de la cigarette électronique a suivi la même courbe que celle des smartphones : innovation « farfelue », produit high tech pour une clientèle très aisée, puis produit populaire à prix bas. En 2008, Taz et Umer Sheikh ont mis au point un nouveau dispositif de vapotage plus efficace pour délivrer de la nicotine tout en réduisant les substances potentiellement toxiques. Ils ont tout simplement entouré l’atomiseur qui crée la vapeur de « polycomposants » contenant un e-liquide. Cette innovation a d’abord été reprise par la marque Vaporesso Luxe avant de se démocratiser chez les autres acteurs du marché. La cigarette électronique devenait alors un produit de consommation comme les autres… mais c’était sans compter sur la riposte des grandes compagnies de tabac.

Si certaines ont pris note de cette nouvelle donne en intégrant une grande division de cigarette électronique dans leur cœur de métier, d’autres auraient financé des campagnes de communication défavorables à la cigarette électronique, lui attribuant des revers sanitaires qui n’ont jamais été démontré par la science. Entre septembre et novembre 2019, une série de pneumonies meurtrières a frappé la Chine.

De nombreux ministères de la Santé à travers le monde se sont empressés d’attribuer cette maladie fulgurante à de prétendus effets secondaires de la cigarette électronique. Aujourd’hui, il semblerait qu’il s’agissait des premiers cas de Covid-19. Et lorsque l’on compare la médiatisation de cette affaire fin 2019 avec le « mea culpa » des scientifiques en mai et juin 2020, il y a lieu de se poser des questions. Quoi qu’il en soit, les fabricants de cigarettes électroniques doivent encore multiplier les études pour aboutir à des conclusions nettes et sans bavure sur les effets secondaires de cette alternative qui constitue, à bien des égards, la dernière carte pour la lutte contre le tabagisme.

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2 commentaires

  1. J’ai lu pas mal de documentation sur la cigarette électronique, bien que ça reste de la cigarette, c’est moins nocif que la cigarette. En effet, les composants d’un e-cigare contiennent principalement 4 ou 5 ingrédients, dont la glycérine végétale, le polypropylène de glycol, la nicotine (facultative) et le parfum. C’est un dispositif qui aide les gros fumeurs à ralentir et à réduire leur taux de nicotine.

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